Il s’installera pour fondre et purifier
PREMIÈRE LECTURE
FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR – 2 FÉVRIER
« Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem sera bien accueillie du Seigneur,
Comme il en fut aux jours anciens, dans les années d’autrefois »
Malachie 3,1-4
Malachie veut dire « mon messager ». Ce prophète a probablement prononcé ses oracles un siècle environ après le retour d’Exil, vers 450 avant J.C. Il dénonce des prêtres qui n’accomplissent pas bien leur mission de sacrificateurs pour la sanctification du peuple de Dieu. Mais surtout, dans ce chapitre 3, il annonce la venue de celui qui restaurera toutes choses, et qui sera précédé, dit-il, par le prophète Elie, ce prophète qui n’est pas mort puisqu’il est monté au ciel dans un char de feu (cf. Malachie 3,1.23-24). Cette espérance du retour d’Elie était forte, à l’époque de Jésus, et Matthieu l’identifie avec Jean-Baptiste (Marc 9,11-13).
« Et soudain viendra dans son Temple celui que vous cherchez ». Je remercie Dieu pour la foi indomptable de ces prophètes. Ils annoncent le salut comme s’ils allaient le voir dans les heures qui suivent. Nous sommes en 450 avant Jésus-Christ ! Et j’admire également le peuple juif, ce peuple qui a vécu avec cette promesse au cœur, sans jamais, dans son ensemble, perdre l’espérance ! Ici, je touche le divin qui rend l’humain plus fort que le bronze et que l’acier ! Je demande à Dieu cette foi ! J’en ai tant besoin, et j’ai un tel désir de la crier partout, en ce temps où personne ne sait plus de quoi demain sera fait !!!!

« Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? ». Quelle belle question. Mais en même temps, l’image du fondeur et son feu est superbe. Car ni l’un ni l’autre n’agissent pour détruire. C’est tout le contraire. Ils veulent dégager l’or de tout ce qui ne vaut rien. Le feu est purificateur, le fondeur est là pour sortir le trésor de sa gangue. Oui, le feu brûlera en moi, comme en toi, ce qui ne vaut rien, le mal, les ténèbres, les scories, mais ce sera pour laisser apparaître l’or que Dieu m’a donné, comme à toi qui me lis en ce moment.
J’aime les lignes de Benoît XVI dans son encyclique que la vertu d’espérance :
« Certains théologiens récents sont de l’avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec Lui est l’acte décisif du Jugement. Devant son regard s’évanouit toute fausseté. C’est la rencontre avec Lui qui, en nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et s’écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l’impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation assurément douloureuse, comme « par le feu ». Cependant, c’est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d’être totalement nous-mêmes et par là totalement de Dieu. Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce: notre façon de vivre n’est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l’amour. En fin de compte, cette saleté a déjà été brûlée dans la Passion du Christ » (Encyclique Spe salvi, 47).
Chrétien, n’aies pas peur, mais décide aujourd’hui de tourner déjà le dos à toute saleté !
Seigneur Jésus, tu as déjà brûlé dans ta Passion les péchés du monde et les miens. Tu ne m’empêche pas, pourtant, de tomber, comme pour me faire toujours saisir que, « sans toi, je ne peux vraiment rien faire » (Jean 15,5). Viens au secours de ma faiblesse et prends pitié de moi !