Pour Jésus, échanger avec Moïse et Elie, c’est méditer sur la Parole et y découvrir la volonté de son Père.


EVANGILE
FÊTE DE LA TRANSFIGURATION DU SEIGNEUR – A

« Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil. Et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Elie,
qui s’entretenaient avec lui [Jésus] »
Matthieu 17,1-9.

La transfiguration de Jésus apparait dans les trois Évangiles synoptiques, Matthieu (17,1-9), Marc (9,2-10) et Luc 9,28-36, à peu près vers le milieu de ce que l’on appelle sa vie publique, qui s’étend de son baptême par Jean jusqu’à sa mort et sa Résurrection d’entre les morts. C’est sans aucun doute un épisode charnière dans le dévoilement du mystère de Jésus, mystère d’un amour proposé à tous et qui va bientôt rencontrer le rejet, la condamnation et la mort du plus innocent de tous les hommes de tous les temps.

Nous entrons ici dans le cœur de la prière de Jésus, dévoilant une intimité unique avec son Père, et la proximité qu’il a créée avec ses disciples, particulièrement Pierre, Jacques et Jean. Jésus est à un tournant de sa vie et doit faire un choix. Il sait, désormais, que les chefs des prêtres et les anciens ont juré sa perte. Que doit-il faire ? Continuer sa mission, y-compris à Jérusalem, au risque d’être pris et mis à mort ? Ou bien prendre quelque précaution un peu de distance, afin de préparer l’avenir ? Jésus sent le besoin de se tourner vers son Père du Ciel afin d’en recevoir la lumière nécessaire pour un vrai discernement. Il monte prier sur la montagne, comme il en a l’habitude. La prière l’unit à Dieu, et cette union se réfracte en blancheur et lumière (17,2).

Sa prière s’appuie sur Moïse et Elie qui lui apparaissent. Il sont le symbole de l’Écriture tout entière, « La loi et les prophètes » (cf. Matthieu 22,34-40). La Loi, c’est Moïse, auteur traditionnel de la Torah (la Loi, cf. Exode 20,1-17) et le prophétisme, c’est Elie, celui qui fut enlevé au ciel (2 Rois 2,11). Pour Jésus, échanger avec eux, c’est méditer sur la Parole et y découvrir la volonté de son Père.

Il y découvre que sa mission doit continuer, qu’il doit obéissance, comme Abraham au moment du sacrifice d’Isaac (Genèse 22,1-19), comme Joseph, vendu par ses frères mais « le Seigneur était avec lui » (cf. Genèse 39,2.3.21.23) ; et comme le serviteur souffrant décrit par Isaïe (Is 52,13 – 53,12). Le Christ puise dans cette rencontre et cette méditation la force de continuer son chemin. Tout son être devient Lumière de la présence puissante de Dieu son Père.

Mais la Transfiguration n’est pas féconde pour Jésus seulement. Elle est nécessaire pour préparer les disciples à surmonter le scandale de l’arrestation, les tortures, la condamnation et la crucifixion de Jésus. Elle constitue comme une expérience « avant-coureur » de la résurrection du Maître.

Par sa Transfiguration en effet, Jésus témoigne devant ses disciples que son chemin de croix qui approche et qui va tant les déstabiliser, les dévaster, n’est autre que le vrai chemin de la victoire et de la Gloire. Bien sûr, ils ne peuvent pas tout comprendre maintenant. Mais dans le mystère de cette Transfiguration ils reçoivent un surcroit de confiance en Jésus, un surcroît de bonheur, un surcroit de foi « Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui je trouve ma joie, écoutez-le ! » (17,5). À cause de cela ils désirent même rester là, sur la montagne, quitte à dresser trois tentes.

Ce qui leur reste, dans la descente de la montagne, c’est une certitude plus forte que Jésus appartient au monde de Dieu, et que le suivre ne peut pas conduire à la ruine. Ils s’en souviendront dans le moment du deuil.

Nous aussi, nous avons des moments de Transfiguration, où le Seigneur est particulièrement proche de nous, doux, chaleureux. Notre cœur devient brûlant d’amour et de confiance. Ce sont ces moments-là qui nous permettent, en temps d’épreuve, de ne pas désespérer et nous décourager. Si nous vivons ce cette pandémie et ce confinement sans perdre foi, c’est grâce à toute notre expérience antérieure de la présence de Dieu et de sa puissance dans notre vie.

Pour moi, en particulier, le Concile Vatican II, entre 1962 et 1965 a représenté pour l’Eglise et les évêques une montée sur la montagne du Tabor (montagne de la Transfiguration). C’est le Concile qui permet à l’Eglise, au jourd’hui, de traverser la tempête sans fléchir le genou devant le mal. Benoît XVI a dit que le Concile était la boussole de l’Eglise pour ce 21ème siècle. Il a été la boussole de ma vie sacerdotale jusqu’à ce jour !

Seigneur Jésus, Nous te rendons grâce pour les moments de Transfiguration que tu nous offres, dans nos pauvres vies humaines, ces moments de bonheur auprès de toi, dans certaines messes, dans les pèlerinages, dans les grands rassemblements, dans le silence de la prière. Qu’ils nous aident à faire le choix de la volonté du Père par une méditation attentive de ta Parole, et qu’ils fassent de nous de véritables témoins pour proclamer que toi seul est le Chemin, la Vérité et la Vie !

† Emmanuel Lafont
Evêque de la Guyane

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